Alain Delon, figure emblématique du cinéma français, se livre dans cette interview avec une rare sincérité. Connu pour son caractère autoritaire et sa distance avec le public, il reconnaît une nature coléreuse et exigeante, expliquant que son agressivité est souvent une défense instinctive. Il distingue le journaliste sérieux de la presse sensationnaliste, qu'il méprise, et admet son aversion pour les interviews. Il assume aussi son image de superstar, tout en soulignant qu'il reste peu de véritables "stars" dans le cinéma mondial. Il évoque ensuite sa carrière, marquée par des choix de films et de réalisateurs exceptionnels, notamment Visconti, Melville, Clément et Antonioni. Sa rencontre avec Visconti est pour lui une des pierres angulaires de son parcours, notamment avec Rocco et ses frères et Le Guépard. Delon se voit avant tout comme un interprète et refuse l'idée de devenir metteur en scène, estimant qu'on ne s'improvise pas réalisateur. Il préfère s'investir dans la production, trouvant là une forme de création qui lui correspond mieux. Delon revient aussi sur son passage à Hollywood, qu'il juge décevant sur le plan professionnel, même s'il reconnaît l'intérêt technique de l'expérience. Il insiste sur son attachement à l’Europe, où il estime être à sa place. Enfin, il parle de ses passions annexes, notamment le sport et les chevaux, qu’il considère comme un besoin d’action et de renouvellement permanent. Il conclut sur une réflexion philosophique sur le temps qui passe et l'inéluctabilité de la mort, qu’il accepte comme une certitude absolue.