L’entretien explore divers aspects du cinéma, notamment à travers l’œuvre de Jean-Luc Godard et son film Prénom Carmen. Il débute en évoquant l’adaptation cinématographique du roman Affaires étrangères et les différences de narration entre le livre et le film, puis s’oriente vers l’actualité cinématographique avec une discussion sur Godard. Ce dernier est interrogé sur sa collaboration avec Anne-Marie Miéville, sa scénariste de longue date, et sur la manière dont ils développent ensemble leurs films. L’échange met en lumière le processus de création, la place du scénario et la continuité dans son cinéma. Godard insiste sur l’importance de l’improvisation et de la recherche de spontanéité dans le jeu des acteurs, illustrée par sa direction d’acteurs comme Maruschka Detmers et Jacques Bonnaffé. L’entretien aborde ensuite Et vogue le navire de Fellini, présenté comme une œuvre élégiaque sur la fin d’une époque, avec une réflexion sur la disparition progressive du cinéma d’auteur face aux contraintes de production. Daniel Schmid exprime son admiration pour la manière dont Fellini associe ironie et mélancolie. La discussion dérive sur la difficulté croissante de produire du cinéma indépendant, notamment en Suisse, où Schmid relate l’échec d’un projet de film transformé en livre. Godard intervient également sur le rôle du documentaire dans le cinéma et sur l’importance des seconds rôles, souvent négligés aujourd’hui. Enfin, l’échange se termine sur une réflexion plus large sur le rôle du cinéma comme art en mutation, soulignant l’importance du dialogue entre cinéastes et spectateurs, et la nécessité d’un espace pour la création libre.