Salvador Dalí entretient avec la France une relation aussi flamboyante que son personnage. Fasciné par Paris, il y trouve un terreau fertile pour son imagination débridée. Dès les années 1920, il s’y impose comme une figure incontournable du surréalisme, intégré par André Breton dans ce mouvement avant-gardiste. Pourtant, fidèle à son esprit provocateur, Dalí se heurte rapidement aux tensions internes du groupe, notamment à cause de son admiration pour le pouvoir et son penchant pour le spectaculaire. Breton finira par le surnommer "Avida Dollars", anagramme moqueuse qui dénonce son amour immodéré pour l’argent et la célébrité. Malgré son exclusion des surréalistes, Dalí reste profondément lié à la France. Il fréquente les milieux artistiques et mondains de Paris, collabore avec des cinéastes comme Luis Buñuel et Alfred Hitchcock, et devient une icône du Paris excentrique. En 1958, il épouse Gala dans le sud de la France, scellant son attachement au pays. Plus tard, il trouve en la ville de Perpignan une source d’inspiration mystique, allant jusqu’à déclarer que la gare de Perpignan était "le centre du monde". Son empreinte en France se matérialise également à travers son musée à Montmartre et sa rétrospective au Centre Pompidou en 1979, qui consacre son génie fantasque. À la fois admiré et critiqué, Dalí joue avec la France comme il joue avec la réalité : en la transformant, en l’exagérant, en la rendant surréelle.