jueves, 21 de noviembre de 2024

Annie Ernaux


avec nous aujourd'hui depuis midi l'écrivaine annie ernaux où elle a grandi à yvetot en normandie où ses  parents tenaient une épicerie café elle échappe à l'usiné qui t'a campagne pour suivre des études de lettres à rouen  première de sa famille à faire des études supérieures elle obtiendra le capes puis l'agrégation va enseigner et  surtout écrire elle a publié plusieurs livres depuis son premier les armoires vides en 74 édité seul ou en quarto  citons la place l'événement dont nous venons de parler à l'occasion de son adaptation au cinéma par la réalisatrice  audrey diwan un an après patients simple par danielle arbid au cinéma également  citons encore les années le plus le plus primé ou son tout dernier mémoire de filles ils sont tous à retrouver chez  son éditeur gallimard rebonjour asnières donc bonjour beaucoup de cinéastes d'écrivains deux sociologues disent que  vous avez été une référence pour on va peut-être laissé de côté les mots icône égérie figure tutélaire qui risque de  vous déplaire on peut peut-être parler quand même de modèle je crois ou de marennes marraine littéraire est ce que  c'est une fierté pour vous aujourd'hui d'avoir ouvert la voie oui certes et je n'emploierai pas ce  terme mais j'ai l'impression d'avoir fait quelque chose d'utile c est  peut-être étrange de parler d'utilité mais il me semble que écrire ça doit ça  n'est pas un plaisir solitaire coire et puis ça n'est pas non plus le fait de  livres lus et puis posé sur l'étagère et puis qu'on oublie  c'est pas non plus quelque chose que j'ai ambitionnait bonjour voila  c'est cette idée de de changer de changer  quelque chose avec les mots avec la littérature j'avais en fait à oui  un désir c'était deux au départ vraiment  c'était de changer la littérature oui c'était très vaste programme j'en ai  bien battu mais et je ne pensais pas que je pouvais changer peut-être la vie des  gens et ça c'est une découverte une découverte extrêmement importante qui  ait eu lieu avec la place le prix qui a eu obtenu le prix renaudot mais c'est pas le prix qui est important c'était  que je recevais de partout des témoignages me disant que j'avais raconté leur histoire et et c'était  vraiment pour moi non pas je veux dire je répète une  fierté mais un immense plaisir alors la place et peut-être votre livre le plus personnel ou le plus universel peut-être  le plus universel oui vous auriez dire en quoi  tout simplement par le par le sujet déjà je pense que on aider les millions des  milliards sans doute à avoir eu des  écus le ce passage d'un monde à un autre  ce passage voilà avant d'avoir eu des parents qui n'étaient pas du tout à culture et la culture dominante veux je  dire et de se trouver changez de changer en fait de classe ont  changé de classe sociale et c'est ça que j'ai que j'ai dit avec  je pense sans s'en remet à nesc de façon  je veux pas dire plate 1 mais de façon rigoureuse mans  actuel d'une certaine manière et une écriture qui soit une écriture de la  réalité donc de gommer tout ce qui pouvait être jugement aussi et donc il y a eu c'est  comme si c'était simplement peut-être ai-je fournit un miroir c'est ça d'où le  fait que ce livre a été traduit dans beaucoup de langues et et se retrouve  aussi bien au japon qu'en grèce l'espagne voilà vous êtes  des milliers probablement des millions mais vous avez été une des premières à mettre les mots sur ce changement de  monde ce changement de classe à l'origine était annie ernaux j'ai deux mètres ti la romancière nina bouraoui de  l'estiment beaucoup d'estimé pour elle dit didier eribon ma première lecture marquante c'est elle pour marie ndiaye  on les écoute j'ai deux mètres en écriture annie  ernaux et hervé guibert j'ai eu la chance de recevoir une lettre magnifique dernière nous parce que je lui ai envoyé  mon livre ça m'a tellement touchée je connais dans son oeuvre qui a  certainement à traverser la mienne comme l'oeuvre de guibert a traversé mon oeuvre là aussi ce sont des amis eux si  précieux j'ai une très grande estime personnelle pour annie ernaux une grande admiration pour son oeuvre et quand  j'écrivais retour à reims je me reporte est souvent à ses livres à elle parce que en une page je n'arrivais pas à dire  quelque chose et je m'apercevais qu en une ligne ou 1/2 paragraphe avait réussi à le dire est donc un moment je dis  d'ailleurs de retour à lens le plus simple est de citer annie ernaux puisqu'elle arrive à dire ce que je n'arrive pas à dire  le premier livre non destinés aux  enfants que j'ai eus lorsque j'avais je crois 11 ans c'était un livre d'annie ernaux qui s'intitule ce qu'ils disent  rien et j'ai le souvenir encore vraiment extrêmement vivace et émus d'une  découverte mais même d'un bouleversement j'ai compris comme  écrire c'était ça [Musique]  j'ai compris que écrire c'était ça il m'a rien dit oui alors je suis particulièrement touchés parce qu'il  s'agit décrivait mais aussi de sociologue didier répond que j'estime  profondément mais que j'admire marie n'diaye  très haut dans mon panthéon personnel voilà vous écrivez  pour vous et pour les autres pour vous comprendre et pour changer le monde qui vous entoure en hiver nous c'est les  deux à la fois où les futurs et d'une expérience de l'altérité oui peut-être parce que c'est une nécessité profonde  mais aussi parce que j'ai l'impression de à la foire c'est un sentiment que je commence  à peine à pouvoir énoncer mais qu'ils aient le sentiment à la fois de  séparation séparation des autres et c'est très dur de dire cela et en même temps d'être  d'être d'être au milieu d'eux est d'être  de traverser une fois j'ai eu cette phrase assez terrible peut-être je suis  traversée par les autres comme une et je ne renie pas maintenant  j'étais étonné même d'avoir eu cette phrase mais c'est ce double mouvement de  séparation et d'être traversée qui fait que j'écris en fait alors c'est  peut-être un petit peu obscur mais je sens je sens que pour le moment c'est la  meilleure définition que je puisse donner d'être oui de  de ressentir dû ressentir quelque chose qui traverse tout le monde et il y a  c'est ce pour moi écrire au fond c'est saisir ce qui me traverse mais en ayant  la conscience que je ne fais pas seule à traverser par ces choses vous parlez d'arrachement d'être traversés où il  vient d'évoquer dans la première partie de la grande table l'avortement clandestin que vous avez subie en 63 64  est pliée 64-63 dans le film pour la date de ce film d'audrey diwan qui sort en salles  mercredi dans l'événement c'est vous un là annie de 20 ans que l'on retrouve celle d'avant le cap un savant la  grecque de l'être celle d'avant l'enseignement et d'avant les livres mais c'est déjà aussi un peu peut-être  lalani d'après après yves tôt après le café épicerie des parents à ce moment là  vous êtes dans l'événement à un moment charnière de votre vie diriez-vous manière non oui d'abord parce que  j'avais déjà écrit effectivement l'année précédente j'avais écrit un texte je lui  avais envoyé au seuil et on retrouve ça presque dans le film effectivement et  j'avais vraiment le désir le traitement le désir d'écrire  je veux préparer en même temps ce qu'on appelait à l'époque des certificats  littérature lettres étrangères etc mais j'avais pris du temps pour écrire  pendant quatre mois ce texte qui même pas été qui n'a pas  été acceptée par le seuil mais c'était très fort c'était très fort pour moi et  à ce moment là le l'événement donc le fait de recourir à  l'avortement que l'on laisse là parce qu'elle n'avait pas d'autre a été une césure une césure importante  et très certainement je crois que peut-être c'est là aussi  que je ne pouvais au fond pas écrire comme j'avais écrit et qui était la  recherche d'une forme à tout prix qui était au fond très  très intellectuel purement intellectuel et je n'écrivais pas au fond avec mon  corps et là vous avez commencé à ce moment oui puisque le livre suivant cessera les  armoires vides et ça commence par un avortement clandestin entre votre heure et les livres de  didier eribon qu'on entendait à l'instant c'est une histoire d'aller retour du retour à yvetot que vous avez  écrit ça a été l'objet d'une conférence que vous avez donnée en octobre 2012 au retour à reims 2 2 didier eribon vous  vous connaissez directement tous les deux on se connaissait très peu on s'est rencontrés autour d'une émission  à france inter après la mort de bourdieu c'est la première fois que  que nous sommes parlés et c'est très très très étrange parce qu'il m'a dit  m'a parlé mes livres et gt gt très très  contente mais en même temps j'étais là je me disais mais pourquoi ce fils de  bourgeois m'interroge donc bien sûr retour à reims a été une  immense surprise est un bonheur effectivement de voir quand il avait déjà bien intégré tous les codes alors  s'il n'avait pas l'air deux parce que là ils ont des peaux des apparences avec les préjugés et nous sommes nous en  sommes là souvent d'être bien sûr bien sûr et pourtant vous êtes deux filles et  fils de prolo ça vous l'avez écrit l'un et l'autre lui se dit un fils de la honte vous vous écrivez asnières nous le  pire dans la honte c'est qu'on croit être seul à ressentir oui c'est même sélectivement la  caractéristique de la honte c'est cette brusquement tous les autres tous les  autres vous fonteneau faux ongles à écrire pour venger maras disiez vous  aussi à l'époque ça c'est un extrait de votre journal en 1963 hier soir je songe et que je vengerait maras dont l'opposé  la bourgeoisie incarné par les filles du havre qu'est ce que vous entendez par là venger maras alors je pense que j'étais  de l'enfant mais je suis sûr que la phrase de rimbaud je suis de race  inférieure de toute éternité a commandé l'expression mot venger masse  et mais c'était en fait je ne je n'aurais pas pensé à écrire ma classe je  ne pensais pas encore en termes de classes pourtant on parlait plus à l'époque en place qu'en terme de race  non oui oui absolument mais disons que j'étais certainement plus littéraire que politique à l'époque même si je  m'intéressais c'est là que j'ai commencé à m'intéresser à marx mais c'était encore voilà un peu sur la pointe des  pieds parce que il faut il faut penser que même si je toujours toujours eu comment dire monsieur située  à gauche spontanément pas spontanément mais à partir de la  classe de philosophie il est certain que j'ai évolué dans le milieu petits commerçants de mes parents et qui était  à il faut pas citer politique il faut pas s'exprimer sinon on va plus avoir de clients etc donc c'est toute une  évolution quand même donc je pensais plus en termes littéraires c'est pourquoi plus rimbaud que que marx mais  les filles fait effectivement j'ai c'est dans un milieu de d'étudiantes bourgeoise à l'époque la fac c'est parce  qu'elle est actuellement qui est justement là disons 'peut-être la frange prolitteris  prolétarisés des étudiants par rapport aux grandes écoles mais à l'époque  c'était bon il y avait aussi il y avait aussi des grandes écoles mais les la fac de lettres c'était tout de  même la fac d'aider des étudiants des étudiants bourgeois pour la plupart y  avait des boursiers comme moi mais c'était pas la majorité ces mots cvo de vous ont été repris notamment par la  sociologue kaoutar harchi donc comme nous existons paru à la rentrée chez actes sud elle vous cite et c'est  intéressant de voir qu'aujourd'hui se greffe ou s'ajoute à cette inégalité de classe a7 inégalités de genre une  égalité et de race pour le coup comme elle elle le formule peut être aussi plus au premier degré qu'est ce que vous  pensez vous annie ernaux de l'usaj aujourd'hui de ce mot race racisées de sept nouveaux stigmates ou  identification non identification ce n'est pas un string match justement c'est parce league man jeune employé ait  pas effectivement non plus comme un stigmate 163 c'est devenu oui mais je pense que c'est  très bien que on parle de racine et que l'on parle à nouveau de race comme on  parle aussi des deux genres tout cela permet  permet d'affiner justement toutes les les les injustices et comment ils  peuvent se cumuler et parfois se différencier aussi je vois là je pense que cette évolution  là et tout était absolument nécessaire dans le langage dans le langage c'est un  langage et qui passe aussi par le corps ce que vous disiez dans l'événement ce que vous nous disiez à l'instant votre  écriture aussi ali prend sa source beaucoup de choses sont dites à travers les corps dans la honte vous écrivez  qelle est devenu un mode de vie pour vous à la limite je ne l'apercevais même plus elle était dans le corps même vous  avez la première écrit aussi sur votre père dans la place puis votre mère dans une femme en deux livres même chose  aujourd'hui pour un jeune écrivain edouard louis qu'on va écouter l'auteur de mai qui a tué mon père paru en 2018  et qui replace à votre manière la question du corps au centre d'une vie celle de son père donc  il ya tellement peur je parle de mon père parce que c'est un corps qui a été réduit par la violence sociale réduit  par le monde social et hélas il ya moins que encore envoyé il ya ce pas voir de  corse par voir un corse et avoir moins que encore ne même plus avoir son propre  corps pour pour s'exprimer pour se déplacer pour exister ne plus savoir  comment vivre avec son corps vivre à côté de son corps aussi mon père c'est  quelqu'un je m'en suis rendu compte à la rédaction du livre qui pendant toute sa vie aurait aimé avoir un autre corps qui  auraient aimé être quelqu'un d'autre qui aurait aimé avoir d'autres vies et ça je le savais pas la question du corps vous  l'entendez de la même manière qu edouard louis oui parce que enfin qu'est ce qu'on voit d'abord son décor des corps  cassé déconne mais je droit oui le corps  le corps des femmes des femmes comme était ma mère mes tantes même ma  grand mère c'était des corps de femmes qui ont travaillé toute leur vie et ça se voyait ça se voyait aux mains et je  pourrais dire la même chose évidemment des hommes de mon père et et c'est  d'abord par fars que à l'adolescence je voulais me distinguer et j'avais cette  honte de mon ces tombes de moi même deux de ces manières que j'avais acquise de  ses gestes et et de voilà c'est tout cela qui est  d'enquêter dans la naissance de mon écriture bien sûr et qui continue parce  que c'est laid c'est sûr je ressens encore je ressens encore là en fait la  honte de mon adolescence de mon corps d'adolescente et  je crois qu'on ne peut pas on ne peut pas évacuer voilà c'est ce corps est  maintenant parle davantage du corps féminin etc c'est bien c'est bien vous l'écrivez dans la  plaçant devant la famille les clients de la gêne presque de la honte je ne gagne pas encore ma vie à 17 ans il craignait  qu'on me prenne pour une paresseuse lui crâneur comme une excuse on ne l'a jamais poussé à laver ça dans l il  disait que j'apprenais bien jamais que je travaillais bien travaillé c'est seulement de ses mains or l'écrivain il  travaille quand même aussi avec ses mains qu'est ce qu'elles nous disent vos mains asnières nos de vous aujourd'hui ses mains que vous serrer fort en ce  moment vous avez jointe wee aa comme une prière un swiss je sais pas oui  peut-être que dans l'écriture il ya de la prière je dédie ce indépendamment de  tout de toute religion mais oui mais on travaille  quand même c'est pas avec ses mains qu'on travaille quand on écrire c'est  pas avec ses mains s'est pas non plus vraiment c'est pas le  corps de la fatigue c'est tout de même avec avec ça sa tête sa mémoire  mais ça suppose un corps voilà c'est tout et le corps quelquefois quelquefois  vous lâche samarie souvent ça nous fait peur ça le temps qui passe  aussi dans les corps qui encaisse ah oui vous avez 81 ans aujourd'hui oui j'ai 81  ans mais c'est pas foncer parce qu'on croit à dire ça une grande simplicité  moi je suis frappé par la simplicité de vieillir et de deux des choses qui changent et et  qu'on a que j'avais pas prévu qu'on ne prévoit pas et qui est justement l'air  la mémoire qui la mémoire et la perception du temps qui sont différents  qui sont différentes c'est il ya un changement perpétuel de regard sur son  sur son histoire se sont passées et par rapport au monde aussi  voilà c'est mais il n'y a pas de nya pas de peur je n'ai pas de peur  de jeu et de l'étonnement est ce que vous sentez plus libre aujourd'hui  j'ai l'impression de l'avoir était pas mal oui ça ne change pas  tellement et ça c'est une liberté qui s'arrache être libre sert désire d'abord  en est naturellement sa supposée un arrachement oui on évoque edouard louis  et ce livre mais qui a tué mon père dans un autre livre il évoque plutôt la figure de la mère combat et métamorphose d'une femme apparu cette année aux  seuils 1 il nous parle de la condition féminine avait la trajectoire de sa mère femme et pauvres dit il deux fois plus  femme que les autres comme si c'était une double peine c'est intéressant aussi cette question du rapport qu'on a à son  genre à cette identité là vous n'avez jamais je vous cesser de réfléchir asnières doit cette question qu'est ce qu'être une femme que faire de nos  désirs peut-on être à la fois mère et femme à la voix peut-on être à la fois mère et écrivaine à la fois oui c'est  évidemment une grande grande grande question peut-être parce que ça n'est pas ce  n'est pas autorisé au vraiment dans la société que les femmes écrivent et soit  mère alors on a des exemples fameux mans je sens bien sûr mais mais d'une manière générale et  moi j'ai ressenti ça quand même assez vivement de la part de ma belle  famille le fait que j'écrive cesse était considéré comme une anomalie voilà  c'était ça ne m'était pas reprocher mais mais un petit peu tout de même voilà  donc mais moi j'ai eu un modèle qui n'est pas du tout le modèle de de la merde edouard  louis ma mère était une battante des ouvrières oui ouvrière une  autre époque bien sûr avant mais qui qui a toujours revendiqué  une forme de liberté je ne sais pas d'où ça lui venait mais j'ai toujours pour  moi ma mère et était infiniment plus plus fort plus libre que mon père  en passant qu avant il y avait les hommes et les femmes et le petit à petit ces deux continents semble-t-il se  serait rapproché beaucoup parlent aujourd'hui de l'importance d'une autre de neutre is est aussi de faire  disparaître ces dernières différences pour que l'égalité soit rentière est ce que vous pensez qu elles ont encore un sens ces différences de genre être femme  est rom et je pense que oui elle nous déterminent encore oui je pense que oui  et je pense qu'il faut même jeu je dire en tenir compte dans le fait que  ce qu'on appelle le patriarcat qui est effectivement ils continuent d'exister  aussi c'est bien une chose moi qui me frappe c'est que les hommes connaissent  au fond on est moins bien les femmes que les femmes connaissent  les hommes et eux ne cherche pas les hommes ne cherche pas vraiment à  connaître les femmes et il dit mais pense toujours que l leur échappe plus  au fond c'est très bien tout ça ce sont les plus forts donc je crois que il n'ya  là ne fût ce que pour se rapprocher il y a des choses à mettre au jour au clair  entre entre les sexes mais ça c'est en train de changer depuis mis tous notamment depuis ce mouvement depuis  cette vague là il y en a beaucoup qui disent que même il souhaiterait pas être un homme dans le siècle à venir non je  pense que là il ya excès des excès de parole voilà non on n'en est qu'au début  le nôtre pour vous c'est pas la solution je sais pas trop ce que c'est le neutre  j'aimais bien gerland barre de l'idée mais voilà je ne suis pas  il ya déjà tellement de moments où quand même on y lit à du neutre entre les  hommes et les femmes dans les listes dans des discussions dans des actions communes voilà en tout cas ce sont des  combats pour vous a mené conjointement tous ses combats leurs seins oui les combats jeu social et le combat  féministe ça va de peur de perdre moins de père pour moi oui avec nous jusqu'à  13h30 l'écrivaine annie ernaux france culture la grande table  olivia gesbert transfuge de classe outrance classe comme dit la philosophe chantal jaquet à  l'origine était annie ernaux première à avoir réussi à mettre des mots sur ce  changement de monde ce changement de classe jusqu'à permettre à un roman comme celui nicolas mathieu leurs  enfants après eux paru chez actes sud de triompher au goncourt ce concours que vous n'avez pas obtenu mais le renaudot  oui et en attendant toujours ce prix nobel on écoute nicolas mathieu dans les mythologies qu'on se raconte sur la  réussite le mérite le succès on prend toujours des cas comme alibi des arbres pour cacher la forêt et ce qui compte  justement c'est pas le lit des cas c'est le nombre c'est à dire que les les réussites les  parcours ascensionnel les petits miracles individuel ils ne doivent jamais occulter le fait que  dans le social les forces les plus importantes se sont celles de la reconduction ce sont celles pas  totalement du surplace mais en tout cas d'une certaine mobilité est de plus en plus est ce que vous redoutez cela un  peu comme nicolas mathieu arnaud en face de vous un exemple de merris togo méritocratie et que ça cache tous ceux  qui ne sont pas parvenus à oui absolument je me souviens de la première émission  de télé que j'ai fait c'était ensuite c'était pour les armoires vides et on me  posait la question et voilà est-ce que vous pensez il yad'autres  d'autres héroïnes quand comme vous et  je me souviens que la france avait été mais non une hirondelle ne fait pas le  printemps je vous invite à y semer mais cette certitude qu effectivement le  sait c'est il ya des forces d' immobilisme des forces de comme dit  nicolas mathieu de reconduction des privilèges à travers dont on parle beaucoup et  effectivement de de cette séparation des grandes écoles par rapport à tous ces  parcours tous ces parcours d'exception des parcours d'exception mais de  privilégier la plupart du temps donc il y a il ya une lutte collective à mener  je n'aime pas être je n'aime pas poser en exemple et ça passe par quoi par  l'éducation de nos enfants de vos garçons on l'a imaginé tout à l'heure quand vous parliez  de cela ça passe aussi quand même par l'école vous avez été professeur assez longtemps mais vous semblez dire aussi  pas que il faut arrêter de tout attendre de l'éducation nationale tout attendre de l'école oui mais c'est quand même la  première des choses c'est quand même ça les enfants dès la maternelle  voilà ils sont ils sont pris en charge par l'école et je crois que c'est quand même l'école qui était le facteur le  plus grand de transformation mais pas seulement bien entendu est-ce que vous avez l'impression que l'éducation nationale fait le job aujourd'hui où  est-ce qu'elle pourrait aller plus loin et comment faire alors que là je veux comme je veux pas m'avancer sur ce sur  ce terrain de manière précise puisque je ne suis plus dans l'éducation nationale depuis plus de 20 ans et donc mais on le  sent bien on le sent bien et si on lit les comptes rendus par rapport à d'autres pays européens  on s'aperçoit que la france est celle est le pays qui au milieu le plus fort  la plus forte reconstitution d'inégalités sociales à travers l'école  et dans l'école donc je crois qu'il y avait beaucoup beaucoup à faire là je  n'ai pas seulement non pas ce que ça passe aussi bien sûr par le tout je dire  le système politique voilà il est le libéralisme le néolibéralisme ne paraît  pas la solution propre à corriger tous ces injustices et  a donné sa place à tout le monde pourquoi parce qu'il entretient une concurrence compétition oui  ils présentent comme comme l'idéal comme l'idéal celui de la réussite économique  c'est ça on n'a pas dit un mot de l'importance des lieux régis solaire dans un film documentaire j'ai aimé  vivre la sortie fin septembre montre l importance de lieux mêmes de lieux  utopique 1 comme serge il a été deux lieux qui permettent aussi une possible ou qui offrent une possible émancipation  avec ce témoignage d'une habitante qui raconte avoir mis des y dans les prénoms de ses enfants y compris à celui de son  mari en hommage à cergy cette ville qui a tant fait pour elle il ya des lieux comme ça qui vous ont construit oui je  pense que serge est vraiment un de ceux là parce que j'ai vu je parle du tout  petit réaliser oui effectivement je pense que le le film de régis odeurs  montre bien cela montre comment cette ville qui accueille des populations  diverses et leur offre des possibilités de devis de d'études  c'est un c'est effectivement quelque chose de kiss à les montrer et démontrer  très très bien qui fait que c'est très étonnant mais dans dans les comptes  rendus du film comme si on ne s'était pas c'était un rêve qu'on n'y croyait  pas c'est comme si on ne croyait pas possible justement le changement c'est  ça c'est peut-être ça nantes on manque actuellement de de pouvoir imaginer  qu'on puisse vivre autrement sur la piste espoir on peut plus avancer non  vous l'avez jamais perdu non merci beaucoup à venir nous merci d'être  venu au temps de cette double grandes tables culture et idées merci je rappelle aux auditeurs qu'ils peuvent retrouver  presque l'ensemble de vos livres dans ce quartz au gallimard écrire la vie  asnières noir et édité l'an passé de mémoire merci à vous d'avoir été avec nous un grand merci à toute l'équipe de  la grande table qui à programmer et préparer cette émission merci à lucas  bretonnier avec le radio tech perez pour la grande table des idées à en rien de la croix et henri leblanc pour la grande  table culture avec un merci particulier à marie fraboulet à la réalisation aujourd