avec nous aujourd'hui depuis midi l'écrivaine annie ernaux où elle a grandi à yvetot en normandie où ses parents tenaient une épicerie café elle échappe à l'usiné qui t'a campagne pour suivre des études de lettres à rouen première de sa famille à faire des études supérieures elle obtiendra le capes puis l'agrégation va enseigner et surtout écrire elle a publié plusieurs livres depuis son premier les armoires vides en 74 édité seul ou en quarto citons la place l'événement dont nous venons de parler à l'occasion de son adaptation au cinéma par la réalisatrice audrey diwan un an après patients simple par danielle arbid au cinéma également citons encore les années le plus le plus primé ou son tout dernier mémoire de filles ils sont tous à retrouver chez son éditeur gallimard rebonjour asnières donc bonjour beaucoup de cinéastes d'écrivains deux sociologues disent que vous avez été une référence pour on va peut-être laissé de côté les mots icône égérie figure tutélaire qui risque de vous déplaire on peut peut-être parler quand même de modèle je crois ou de marennes marraine littéraire est ce que c'est une fierté pour vous aujourd'hui d'avoir ouvert la voie oui certes et je n'emploierai pas ce terme mais j'ai l'impression d'avoir fait quelque chose d'utile c est peut-être étrange de parler d'utilité mais il me semble que écrire ça doit ça n'est pas un plaisir solitaire coire et puis ça n'est pas non plus le fait de livres lus et puis posé sur l'étagère et puis qu'on oublie c'est pas non plus quelque chose que j'ai ambitionnait bonjour voila c'est cette idée de de changer de changer quelque chose avec les mots avec la littérature j'avais en fait à oui un désir c'était deux au départ vraiment c'était de changer la littérature oui c'était très vaste programme j'en ai bien battu mais et je ne pensais pas que je pouvais changer peut-être la vie des gens et ça c'est une découverte une découverte extrêmement importante qui ait eu lieu avec la place le prix qui a eu obtenu le prix renaudot mais c'est pas le prix qui est important c'était que je recevais de partout des témoignages me disant que j'avais raconté leur histoire et et c'était vraiment pour moi non pas je veux dire je répète une fierté mais un immense plaisir alors la place et peut-être votre livre le plus personnel ou le plus universel peut-être le plus universel oui vous auriez dire en quoi tout simplement par le par le sujet déjà je pense que on aider les millions des milliards sans doute à avoir eu des écus le ce passage d'un monde à un autre ce passage voilà avant d'avoir eu des parents qui n'étaient pas du tout à culture et la culture dominante veux je dire et de se trouver changez de changer en fait de classe ont changé de classe sociale et c'est ça que j'ai que j'ai dit avec je pense sans s'en remet à nesc de façon je veux pas dire plate 1 mais de façon rigoureuse mans actuel d'une certaine manière et une écriture qui soit une écriture de la réalité donc de gommer tout ce qui pouvait être jugement aussi et donc il y a eu c'est comme si c'était simplement peut-être ai-je fournit un miroir c'est ça d'où le fait que ce livre a été traduit dans beaucoup de langues et et se retrouve aussi bien au japon qu'en grèce l'espagne voilà vous êtes des milliers probablement des millions mais vous avez été une des premières à mettre les mots sur ce changement de monde ce changement de classe à l'origine était annie ernaux j'ai deux mètres ti la romancière nina bouraoui de l'estiment beaucoup d'estimé pour elle dit didier eribon ma première lecture marquante c'est elle pour marie ndiaye on les écoute j'ai deux mètres en écriture annie ernaux et hervé guibert j'ai eu la chance de recevoir une lettre magnifique dernière nous parce que je lui ai envoyé mon livre ça m'a tellement touchée je connais dans son oeuvre qui a certainement à traverser la mienne comme l'oeuvre de guibert a traversé mon oeuvre là aussi ce sont des amis eux si précieux j'ai une très grande estime personnelle pour annie ernaux une grande admiration pour son oeuvre et quand j'écrivais retour à reims je me reporte est souvent à ses livres à elle parce que en une page je n'arrivais pas à dire quelque chose et je m'apercevais qu en une ligne ou 1/2 paragraphe avait réussi à le dire est donc un moment je dis d'ailleurs de retour à lens le plus simple est de citer annie ernaux puisqu'elle arrive à dire ce que je n'arrive pas à dire le premier livre non destinés aux enfants que j'ai eus lorsque j'avais je crois 11 ans c'était un livre d'annie ernaux qui s'intitule ce qu'ils disent rien et j'ai le souvenir encore vraiment extrêmement vivace et émus d'une découverte mais même d'un bouleversement j'ai compris comme écrire c'était ça [Musique] j'ai compris que écrire c'était ça il m'a rien dit oui alors je suis particulièrement touchés parce qu'il s'agit décrivait mais aussi de sociologue didier répond que j'estime profondément mais que j'admire marie n'diaye très haut dans mon panthéon personnel voilà vous écrivez pour vous et pour les autres pour vous comprendre et pour changer le monde qui vous entoure en hiver nous c'est les deux à la fois où les futurs et d'une expérience de l'altérité oui peut-être parce que c'est une nécessité profonde mais aussi parce que j'ai l'impression de à la foire c'est un sentiment que je commence à peine à pouvoir énoncer mais qu'ils aient le sentiment à la fois de séparation séparation des autres et c'est très dur de dire cela et en même temps d'être d'être d'être au milieu d'eux est d'être de traverser une fois j'ai eu cette phrase assez terrible peut-être je suis traversée par les autres comme une et je ne renie pas maintenant j'étais étonné même d'avoir eu cette phrase mais c'est ce double mouvement de séparation et d'être traversée qui fait que j'écris en fait alors c'est peut-être un petit peu obscur mais je sens je sens que pour le moment c'est la meilleure définition que je puisse donner d'être oui de de ressentir dû ressentir quelque chose qui traverse tout le monde et il y a c'est ce pour moi écrire au fond c'est saisir ce qui me traverse mais en ayant la conscience que je ne fais pas seule à traverser par ces choses vous parlez d'arrachement d'être traversés où il vient d'évoquer dans la première partie de la grande table l'avortement clandestin que vous avez subie en 63 64 est pliée 64-63 dans le film pour la date de ce film d'audrey diwan qui sort en salles mercredi dans l'événement c'est vous un là annie de 20 ans que l'on retrouve celle d'avant le cap un savant la grecque de l'être celle d'avant l'enseignement et d'avant les livres mais c'est déjà aussi un peu peut-être lalani d'après après yves tôt après le café épicerie des parents à ce moment là vous êtes dans l'événement à un moment charnière de votre vie diriez-vous manière non oui d'abord parce que j'avais déjà écrit effectivement l'année précédente j'avais écrit un texte je lui avais envoyé au seuil et on retrouve ça presque dans le film effectivement et j'avais vraiment le désir le traitement le désir d'écrire je veux préparer en même temps ce qu'on appelait à l'époque des certificats littérature lettres étrangères etc mais j'avais pris du temps pour écrire pendant quatre mois ce texte qui même pas été qui n'a pas été acceptée par le seuil mais c'était très fort c'était très fort pour moi et à ce moment là le l'événement donc le fait de recourir à l'avortement que l'on laisse là parce qu'elle n'avait pas d'autre a été une césure une césure importante et très certainement je crois que peut-être c'est là aussi que je ne pouvais au fond pas écrire comme j'avais écrit et qui était la recherche d'une forme à tout prix qui était au fond très très intellectuel purement intellectuel et je n'écrivais pas au fond avec mon corps et là vous avez commencé à ce moment oui puisque le livre suivant cessera les armoires vides et ça commence par un avortement clandestin entre votre heure et les livres de didier eribon qu'on entendait à l'instant c'est une histoire d'aller retour du retour à yvetot que vous avez écrit ça a été l'objet d'une conférence que vous avez donnée en octobre 2012 au retour à reims 2 2 didier eribon vous vous connaissez directement tous les deux on se connaissait très peu on s'est rencontrés autour d'une émission à france inter après la mort de bourdieu c'est la première fois que que nous sommes parlés et c'est très très très étrange parce qu'il m'a dit m'a parlé mes livres et gt gt très très contente mais en même temps j'étais là je me disais mais pourquoi ce fils de bourgeois m'interroge donc bien sûr retour à reims a été une immense surprise est un bonheur effectivement de voir quand il avait déjà bien intégré tous les codes alors s'il n'avait pas l'air deux parce que là ils ont des peaux des apparences avec les préjugés et nous sommes nous en sommes là souvent d'être bien sûr bien sûr et pourtant vous êtes deux filles et fils de prolo ça vous l'avez écrit l'un et l'autre lui se dit un fils de la honte vous vous écrivez asnières nous le pire dans la honte c'est qu'on croit être seul à ressentir oui c'est même sélectivement la caractéristique de la honte c'est cette brusquement tous les autres tous les autres vous fonteneau faux ongles à écrire pour venger maras disiez vous aussi à l'époque ça c'est un extrait de votre journal en 1963 hier soir je songe et que je vengerait maras dont l'opposé la bourgeoisie incarné par les filles du havre qu'est ce que vous entendez par là venger maras alors je pense que j'étais de l'enfant mais je suis sûr que la phrase de rimbaud je suis de race inférieure de toute éternité a commandé l'expression mot venger masse et mais c'était en fait je ne je n'aurais pas pensé à écrire ma classe je ne pensais pas encore en termes de classes pourtant on parlait plus à l'époque en place qu'en terme de race non oui oui absolument mais disons que j'étais certainement plus littéraire que politique à l'époque même si je m'intéressais c'est là que j'ai commencé à m'intéresser à marx mais c'était encore voilà un peu sur la pointe des pieds parce que il faut il faut penser que même si je toujours toujours eu comment dire monsieur située à gauche spontanément pas spontanément mais à partir de la classe de philosophie il est certain que j'ai évolué dans le milieu petits commerçants de mes parents et qui était à il faut pas citer politique il faut pas s'exprimer sinon on va plus avoir de clients etc donc c'est toute une évolution quand même donc je pensais plus en termes littéraires c'est pourquoi plus rimbaud que que marx mais les filles fait effectivement j'ai c'est dans un milieu de d'étudiantes bourgeoise à l'époque la fac c'est parce qu'elle est actuellement qui est justement là disons 'peut-être la frange prolitteris prolétarisés des étudiants par rapport aux grandes écoles mais à l'époque c'était bon il y avait aussi il y avait aussi des grandes écoles mais les la fac de lettres c'était tout de même la fac d'aider des étudiants des étudiants bourgeois pour la plupart y avait des boursiers comme moi mais c'était pas la majorité ces mots cvo de vous ont été repris notamment par la sociologue kaoutar harchi donc comme nous existons paru à la rentrée chez actes sud elle vous cite et c'est intéressant de voir qu'aujourd'hui se greffe ou s'ajoute à cette inégalité de classe a7 inégalités de genre une égalité et de race pour le coup comme elle elle le formule peut être aussi plus au premier degré qu'est ce que vous pensez vous annie ernaux de l'usaj aujourd'hui de ce mot race racisées de sept nouveaux stigmates ou identification non identification ce n'est pas un string match justement c'est parce league man jeune employé ait pas effectivement non plus comme un stigmate 163 c'est devenu oui mais je pense que c'est très bien que on parle de racine et que l'on parle à nouveau de race comme on parle aussi des deux genres tout cela permet permet d'affiner justement toutes les les les injustices et comment ils peuvent se cumuler et parfois se différencier aussi je vois là je pense que cette évolution là et tout était absolument nécessaire dans le langage dans le langage c'est un langage et qui passe aussi par le corps ce que vous disiez dans l'événement ce que vous nous disiez à l'instant votre écriture aussi ali prend sa source beaucoup de choses sont dites à travers les corps dans la honte vous écrivez qelle est devenu un mode de vie pour vous à la limite je ne l'apercevais même plus elle était dans le corps même vous avez la première écrit aussi sur votre père dans la place puis votre mère dans une femme en deux livres même chose aujourd'hui pour un jeune écrivain edouard louis qu'on va écouter l'auteur de mai qui a tué mon père paru en 2018 et qui replace à votre manière la question du corps au centre d'une vie celle de son père donc il ya tellement peur je parle de mon père parce que c'est un corps qui a été réduit par la violence sociale réduit par le monde social et hélas il ya moins que encore envoyé il ya ce pas voir de corse par voir un corse et avoir moins que encore ne même plus avoir son propre corps pour pour s'exprimer pour se déplacer pour exister ne plus savoir comment vivre avec son corps vivre à côté de son corps aussi mon père c'est quelqu'un je m'en suis rendu compte à la rédaction du livre qui pendant toute sa vie aurait aimé avoir un autre corps qui auraient aimé être quelqu'un d'autre qui aurait aimé avoir d'autres vies et ça je le savais pas la question du corps vous l'entendez de la même manière qu edouard louis oui parce que enfin qu'est ce qu'on voit d'abord son décor des corps cassé déconne mais je droit oui le corps le corps des femmes des femmes comme était ma mère mes tantes même ma grand mère c'était des corps de femmes qui ont travaillé toute leur vie et ça se voyait ça se voyait aux mains et je pourrais dire la même chose évidemment des hommes de mon père et et c'est d'abord par fars que à l'adolescence je voulais me distinguer et j'avais cette honte de mon ces tombes de moi même deux de ces manières que j'avais acquise de ses gestes et et de voilà c'est tout cela qui est d'enquêter dans la naissance de mon écriture bien sûr et qui continue parce que c'est laid c'est sûr je ressens encore je ressens encore là en fait la honte de mon adolescence de mon corps d'adolescente et je crois qu'on ne peut pas on ne peut pas évacuer voilà c'est ce corps est maintenant parle davantage du corps féminin etc c'est bien c'est bien vous l'écrivez dans la plaçant devant la famille les clients de la gêne presque de la honte je ne gagne pas encore ma vie à 17 ans il craignait qu'on me prenne pour une paresseuse lui crâneur comme une excuse on ne l'a jamais poussé à laver ça dans l il disait que j'apprenais bien jamais que je travaillais bien travaillé c'est seulement de ses mains or l'écrivain il travaille quand même aussi avec ses mains qu'est ce qu'elles nous disent vos mains asnières nos de vous aujourd'hui ses mains que vous serrer fort en ce moment vous avez jointe wee aa comme une prière un swiss je sais pas oui peut-être que dans l'écriture il ya de la prière je dédie ce indépendamment de tout de toute religion mais oui mais on travaille quand même c'est pas avec ses mains qu'on travaille quand on écrire c'est pas avec ses mains s'est pas non plus vraiment c'est pas le corps de la fatigue c'est tout de même avec avec ça sa tête sa mémoire mais ça suppose un corps voilà c'est tout et le corps quelquefois quelquefois vous lâche samarie souvent ça nous fait peur ça le temps qui passe aussi dans les corps qui encaisse ah oui vous avez 81 ans aujourd'hui oui j'ai 81 ans mais c'est pas foncer parce qu'on croit à dire ça une grande simplicité moi je suis frappé par la simplicité de vieillir et de deux des choses qui changent et et qu'on a que j'avais pas prévu qu'on ne prévoit pas et qui est justement l'air la mémoire qui la mémoire et la perception du temps qui sont différents qui sont différentes c'est il ya un changement perpétuel de regard sur son sur son histoire se sont passées et par rapport au monde aussi voilà c'est mais il n'y a pas de nya pas de peur je n'ai pas de peur de jeu et de l'étonnement est ce que vous sentez plus libre aujourd'hui j'ai l'impression de l'avoir était pas mal oui ça ne change pas tellement et ça c'est une liberté qui s'arrache être libre sert désire d'abord en est naturellement sa supposée un arrachement oui on évoque edouard louis et ce livre mais qui a tué mon père dans un autre livre il évoque plutôt la figure de la mère combat et métamorphose d'une femme apparu cette année aux seuils 1 il nous parle de la condition féminine avait la trajectoire de sa mère femme et pauvres dit il deux fois plus femme que les autres comme si c'était une double peine c'est intéressant aussi cette question du rapport qu'on a à son genre à cette identité là vous n'avez jamais je vous cesser de réfléchir asnières doit cette question qu'est ce qu'être une femme que faire de nos désirs peut-on être à la fois mère et femme à la voix peut-on être à la fois mère et écrivaine à la fois oui c'est évidemment une grande grande grande question peut-être parce que ça n'est pas ce n'est pas autorisé au vraiment dans la société que les femmes écrivent et soit mère alors on a des exemples fameux mans je sens bien sûr mais mais d'une manière générale et moi j'ai ressenti ça quand même assez vivement de la part de ma belle famille le fait que j'écrive cesse était considéré comme une anomalie voilà c'était ça ne m'était pas reprocher mais mais un petit peu tout de même voilà donc mais moi j'ai eu un modèle qui n'est pas du tout le modèle de de la merde edouard louis ma mère était une battante des ouvrières oui ouvrière une autre époque bien sûr avant mais qui qui a toujours revendiqué une forme de liberté je ne sais pas d'où ça lui venait mais j'ai toujours pour moi ma mère et était infiniment plus plus fort plus libre que mon père en passant qu avant il y avait les hommes et les femmes et le petit à petit ces deux continents semble-t-il se serait rapproché beaucoup parlent aujourd'hui de l'importance d'une autre de neutre is est aussi de faire disparaître ces dernières différences pour que l'égalité soit rentière est ce que vous pensez qu elles ont encore un sens ces différences de genre être femme est rom et je pense que oui elle nous déterminent encore oui je pense que oui et je pense qu'il faut même jeu je dire en tenir compte dans le fait que ce qu'on appelle le patriarcat qui est effectivement ils continuent d'exister aussi c'est bien une chose moi qui me frappe c'est que les hommes connaissent au fond on est moins bien les femmes que les femmes connaissent les hommes et eux ne cherche pas les hommes ne cherche pas vraiment à connaître les femmes et il dit mais pense toujours que l leur échappe plus au fond c'est très bien tout ça ce sont les plus forts donc je crois que il n'ya là ne fût ce que pour se rapprocher il y a des choses à mettre au jour au clair entre entre les sexes mais ça c'est en train de changer depuis mis tous notamment depuis ce mouvement depuis cette vague là il y en a beaucoup qui disent que même il souhaiterait pas être un homme dans le siècle à venir non je pense que là il ya excès des excès de parole voilà non on n'en est qu'au début le nôtre pour vous c'est pas la solution je sais pas trop ce que c'est le neutre j'aimais bien gerland barre de l'idée mais voilà je ne suis pas il ya déjà tellement de moments où quand même on y lit à du neutre entre les hommes et les femmes dans les listes dans des discussions dans des actions communes voilà en tout cas ce sont des combats pour vous a mené conjointement tous ses combats leurs seins oui les combats jeu social et le combat féministe ça va de peur de perdre moins de père pour moi oui avec nous jusqu'à 13h30 l'écrivaine annie ernaux france culture la grande table olivia gesbert transfuge de classe outrance classe comme dit la philosophe chantal jaquet à l'origine était annie ernaux première à avoir réussi à mettre des mots sur ce changement de monde ce changement de classe jusqu'à permettre à un roman comme celui nicolas mathieu leurs enfants après eux paru chez actes sud de triompher au goncourt ce concours que vous n'avez pas obtenu mais le renaudot oui et en attendant toujours ce prix nobel on écoute nicolas mathieu dans les mythologies qu'on se raconte sur la réussite le mérite le succès on prend toujours des cas comme alibi des arbres pour cacher la forêt et ce qui compte justement c'est pas le lit des cas c'est le nombre c'est à dire que les les réussites les parcours ascensionnel les petits miracles individuel ils ne doivent jamais occulter le fait que dans le social les forces les plus importantes se sont celles de la reconduction ce sont celles pas totalement du surplace mais en tout cas d'une certaine mobilité est de plus en plus est ce que vous redoutez cela un peu comme nicolas mathieu arnaud en face de vous un exemple de merris togo méritocratie et que ça cache tous ceux qui ne sont pas parvenus à oui absolument je me souviens de la première émission de télé que j'ai fait c'était ensuite c'était pour les armoires vides et on me posait la question et voilà est-ce que vous pensez il yad'autres d'autres héroïnes quand comme vous et je me souviens que la france avait été mais non une hirondelle ne fait pas le printemps je vous invite à y semer mais cette certitude qu effectivement le sait c'est il ya des forces d' immobilisme des forces de comme dit nicolas mathieu de reconduction des privilèges à travers dont on parle beaucoup et effectivement de de cette séparation des grandes écoles par rapport à tous ces parcours tous ces parcours d'exception des parcours d'exception mais de privilégier la plupart du temps donc il y a il ya une lutte collective à mener je n'aime pas être je n'aime pas poser en exemple et ça passe par quoi par l'éducation de nos enfants de vos garçons on l'a imaginé tout à l'heure quand vous parliez de cela ça passe aussi quand même par l'école vous avez été professeur assez longtemps mais vous semblez dire aussi pas que il faut arrêter de tout attendre de l'éducation nationale tout attendre de l'école oui mais c'est quand même la première des choses c'est quand même ça les enfants dès la maternelle voilà ils sont ils sont pris en charge par l'école et je crois que c'est quand même l'école qui était le facteur le plus grand de transformation mais pas seulement bien entendu est-ce que vous avez l'impression que l'éducation nationale fait le job aujourd'hui où est-ce qu'elle pourrait aller plus loin et comment faire alors que là je veux comme je veux pas m'avancer sur ce sur ce terrain de manière précise puisque je ne suis plus dans l'éducation nationale depuis plus de 20 ans et donc mais on le sent bien on le sent bien et si on lit les comptes rendus par rapport à d'autres pays européens on s'aperçoit que la france est celle est le pays qui au milieu le plus fort la plus forte reconstitution d'inégalités sociales à travers l'école et dans l'école donc je crois qu'il y avait beaucoup beaucoup à faire là je n'ai pas seulement non pas ce que ça passe aussi bien sûr par le tout je dire le système politique voilà il est le libéralisme le néolibéralisme ne paraît pas la solution propre à corriger tous ces injustices et a donné sa place à tout le monde pourquoi parce qu'il entretient une concurrence compétition oui ils présentent comme comme l'idéal comme l'idéal celui de la réussite économique c'est ça on n'a pas dit un mot de l'importance des lieux régis solaire dans un film documentaire j'ai aimé vivre la sortie fin septembre montre l importance de lieux mêmes de lieux utopique 1 comme serge il a été deux lieux qui permettent aussi une possible ou qui offrent une possible émancipation avec ce témoignage d'une habitante qui raconte avoir mis des y dans les prénoms de ses enfants y compris à celui de son mari en hommage à cergy cette ville qui a tant fait pour elle il ya des lieux comme ça qui vous ont construit oui je pense que serge est vraiment un de ceux là parce que j'ai vu je parle du tout petit réaliser oui effectivement je pense que le le film de régis odeurs montre bien cela montre comment cette ville qui accueille des populations diverses et leur offre des possibilités de devis de d'études c'est un c'est effectivement quelque chose de kiss à les montrer et démontrer très très bien qui fait que c'est très étonnant mais dans dans les comptes rendus du film comme si on ne s'était pas c'était un rêve qu'on n'y croyait pas c'est comme si on ne croyait pas possible justement le changement c'est ça c'est peut-être ça nantes on manque actuellement de de pouvoir imaginer qu'on puisse vivre autrement sur la piste espoir on peut plus avancer non vous l'avez jamais perdu non merci beaucoup à venir nous merci d'être venu au temps de cette double grandes tables culture et idées merci je rappelle aux auditeurs qu'ils peuvent retrouver presque l'ensemble de vos livres dans ce quartz au gallimard écrire la vie asnières noir et édité l'an passé de mémoire merci à vous d'avoir été avec nous un grand merci à toute l'équipe de la grande table qui à programmer et préparer cette émission merci à lucas bretonnier avec le radio tech perez pour la grande table des idées à en rien de la croix et henri leblanc pour la grande table culture avec un merci particulier à marie fraboulet à la réalisation aujourd