Cette popularité a transformé un événement autrefois élitiste en un rendez-vous de masse, mais elle a aussi provoqué des débordements. Des milliers de visiteurs, dont de nombreux jeunes novices, ont afflué vers l'ancien palais de justice de Dakar, principal site de l'exposition. Deux vidéos devenues virales, cumulant plus d'un million de vues, ont contribué à cet engouement. Cependant, l'afflux massif de "tiktokeurs" a rendu le contrôle du public difficile, forçant les organisateurs à renforcer la sécurité et à limiter les entrées. Cette affluence a eu des conséquences négatives sur les œuvres. Plusieurs d'entre elles ont été endommagées, parfois par maladresse, parfois par vandalisme. Parmi les incidents les plus marquants, un visiteur s'est assis sur une chaise d'Hamed Ouattara, brisant un de ses pieds, tandis qu'un vase de Jenna Burchell s'est retrouvé en éclats. Des éléments de scénographie afrofuturiste de Mohamed Diop ont également été déchirés, et une fleur rare de l'œuvre de Beya Gille Gacha a été volée. Malgré ces incidents, les organisateurs et artistes relativisent. Salimata Diop, directrice artistique de l'événement, y voit "un mal nécessaire", soulignant que cette popularité inédite offre à la Biennale une visibilité précieuse. Toutefois, elle reconnaît la nécessité de revoir la logistique et d'améliorer la gestion des flux de visiteurs pour les prochaines éditions. Ce succès populaire, bien qu'ambivalent, marque un tournant dans l'histoire de Dak’Art, la transformant en un véritable phénomène culturel de masse.