sábado, 14 de diciembre de 2024

Apprendre à maîtriser son cerveau


Sama Karaki, docteure en neurosciences, invite à reconsidérer la quête de la "meilleure version de soi". Selon elle, s'améliorer ne devrait pas obéir à des normes extérieures, mais découler d'un désir intrinsèque de progression. Cette quête, souvent encouragée par les industries du bien-être et de la beauté, repose parfois sur des logiques de performance et de distinction sociale. En critiquant le rôle du capitalisme, elle explique que même les luttes anticapitalistes peuvent finir par alimenter ce système, notamment par la marchandisation du développement personnel. Stress, anxiété et la notion de "prédateur invisible".Sama Karaki explique que le cerveau réagit au stress psychologique de la même manière qu'à une agression physique. Le corps se met en alerte (cœur qui bat plus vite, transpiration), et la simple réduction des symptômes ne suffit pas. Elle utilise la métaphore du "prédateur" invisible : se réfugier dans des distractions ou des drogues récréatives apaise l'anxiété, mais ne fait pas disparaître la cause du stress. Sama insiste sur l'importance d'identifier "qui tire sur le ressort" de notre stress, soulignant que ces causes sont souvent des pressions externes, sociales et systémiques. L’intelligence n’est pas un don inné, mais un potentiel modulé par l’environnement. Sama Karaki critique l'idée du "génie" et de la "méritocratie", expliquant que la réussite dépend de nombreux déterminismes sociaux (milieu, éducation, réseau). Le QI, souvent présenté comme un test d'intelligence absolu, ne mesure que l'adaptation à un environnement donné. Elle rejette l'idée que le succès provienne uniquement du travail ou du "talent", car ces notions occultent le rôle du contexte. La plasticité cérébrale permet au cerveau de se reconfigurer en fonction des apprentissages, mais cette capacité est souvent exagérée dans les discours de coaching. Pour Sama, le progrès repose sur la pratique, l'erreur et la persévérance. Plutôt que de chercher à "libérer le potentiel du cerveau", elle préconise d’accepter d'être mauvais au début, puis de progresser graduellement. Cette approche rejette l'idée du "talent inné" et valorise la patience et la répétition. En somme, Sama Karaki nous incite à déconstruire les mythes du mérite, de la performance et de la "meilleure version de soi". Pour elle, le travail sur soi passe par l’acceptation de l’imperfection et par une meilleure compréhension des déterminismes sociaux et environnementaux qui nous influencent.