martes, 3 de diciembre de 2024

Sexualité et contraception




La quatrième édition de l'enquête Inserm sur la sexualité des Français révèle des évolutions majeures : les rapports sexuels sont moins fréquents mais plus satisfaisants, l'usage du préservatif recule, tandis que le stérilet rivalise désormais avec la pilule comme méthode contraceptive. Ces transformations, influencées par une autonomie croissante des femmes, reflètent un renouvellement des normes et des pratiques intimes depuis les années 70, époque où la contraception féminine s'est imposée avec l'arrivée de la pilule. Si celle-ci a permis une émancipation relative, elle a aussi renforcé la centralité de la pénétration dans les scripts sexuels, souvent centrés sur le plaisir masculin. La contraception demeure largement une charge féminine, bien que des méthodes masculines comme la vasectomie ou des dispositifs thermiques gagnent lentement en visibilité. Par ailleurs, les méthodes naturelles, appuyées par des technologies numériques, séduisent certaines femmes, bien qu'elles nécessitent une rigueur difficilement compatible avec des modes de vie variés. Malgré une diversification des pratiques, les scripts sexuels restent marqués par des inégalités de genre, renforcées par des attentes culturelles genrées et une éducation sexuelle encore insuffisamment orientée vers le consentement et le plaisir. Les rapports de pouvoir entre hommes et femmes continuent d'imprégner la sexualité, même si des avancées permettent aujourd’hui de repenser les responsabilités contraceptives dans une perspective plus équitable, offrant ainsi de nouvelles possibilités aux couples et aux individus désireux de partager cette charge.