Le baromètre cadre 2024 de l'UGICT-CGT, mené auprès de 1000 cadres représentatifs de divers secteurs, révèle des tendances significatives sur les conditions et aspirations des cadres en France. Une majorité (63 %) déclare travailler plus de 40 heures par semaine, souvent sans rémunération ni compensation pour les heures supplémentaires. Les cadres expriment aussi une forte demande pour des droits tels que la déconnexion, l’alerte sur des missions contraires à leur éthique et des aménagements de fin de carrière comme la retraite progressive ou le temps partiel aidé, plébiscités par plus de 80 % d'entre eux. Ces résultats traduisent des préoccupations croissantes pour un équilibre entre vie professionnelle et personnelle, particulièrement chez les jeunes générations. Parallèlement, les discriminations au travail sont un problème criant : 38 % des cadres ont été témoins ou victimes de propos racistes, et ce phénomène touche davantage les femmes racisées. Le sondage met aussi en lumière l'inquiétante tendance au racisme spécifique envers les cadres issus de la diversité, remettant en question leur légitimité et leurs compétences. Ces constats appellent à renforcer les formations contre les biais discriminatoires, notamment pour les recruteurs et responsables RH. Enfin, la confiance des cadres envers les syndicats progresse, atteignant 34 % en 2024, un chiffre doublé en une décennie. Cela reflète une prise de conscience croissante de l’importance de l’action collective face à des conditions de travail de plus en plus exigeantes et des droits souvent bafoués. Ce baromètre, tout en exposant les défis structurels persistants, constitue un outil précieux pour orienter les négociations syndicales et renforcer les droits des cadres dans un environnement professionnel en mutation.