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jueves, 13 de febrero de 2025

Le Joli Mai





 

Ce documentaire historique sur Paris des années 1960 capte avec une rare acuité les contrastes d’une ville en pleine mutation. Son principal atout réside dans son regard multiple : à travers les voix des travailleurs, des intellectuels, des artistes et des exclus, il dresse un portrait complexe de la capitale. La juxtaposition d’images poétiques et de témoignages bruts permet de saisir la beauté et les désillusions d’une époque marquée par la modernisation, les luttes sociales et les tensions politiques liées à la décolonisation. L’un des moments les plus marquants est l’exploration de la transformation urbaine : les grands ensembles, le déracinement des anciens quartiers et l’impact de l’urbanisme sur la vie quotidienne. La caméra capture avec justesse l’opposition entre la ville historique et celle qui se construit, entre les aspirations à un progrès matériel et la nostalgie d’un Paris plus humain. Le film se distingue aussi par son intérêt pour les anonymes : un ouvrier, une famille de la classe populaire, un jeune Algérien, une détenue, autant de figures qui incarnent les tensions et les espoirs de l’époque. Enfin, ce documentaire brille par sa dimension philosophique et politique. Il ne se contente pas de montrer, il interroge. À travers des scènes de la vie quotidienne, il met en lumière la solitude, l’aliénation du travail, la persistance des inégalités et le rôle grandissant des médias. Paris apparaît comme un microcosme du monde moderne, tiraillé entre son passé et son avenir, entre la liberté rêvée et les réalités imposées.






lunes, 3 de febrero de 2025

FRANCIS






L’entretien avec Francis Bacon révèle un peintre hanté par l’obsession de la transformation, du hasard et de la violence. Il parle de son rapport à la peinture, expliquant qu’il ne peut pas laisser une toile de côté trop longtemps sans vouloir la modifier. Il cherche une forme de "magie" dans son art, quelque chose qui frappe directement le système nerveux. Malgré son immense talent, il dit n’avoir jamais réussi à atteindre cette magie et espère toujours y parvenir. Bacon évoque les artistes qui l’ont influencé : Chimabue, Rembrandt, Velázquez et Goya. Il admire particulièrement la manière dont Velázquez a su capturer la profondeur et la couleur. Il insiste sur le fait que son travail est avant tout une recherche de sensations, une manière d’explorer la vie et de retranscrire l’intensité du réel. Pour lui, la matière même de la peinture est une extension de la vie. Sur un ton plus intime, il parle de son passé : son père, dégoûté par lui, l’a envoyé vivre avec un ami éleveur de chevaux, qui l’a emmené à Berlin. Cette expérience l’a marqué et façonné son regard sur le monde. Il aborde aussi son homosexualité, expliquant que la vieillesse est encore plus difficile à accepter pour un homosexuel, car elle semble détruire la beauté et le désir. Enfin, il revient sur la mort, un sujet omniprésent dans son œuvre. Il dit avoir peur de la violence, mais aussi être fasciné par l’idée que, lorsque toutes les possibilités sont épuisées, il n’hésiterait pas à mettre fin à ses jours. Pourtant, il continue de peindre et d’exister, porté par le plaisir du travail et le jeu de la vie, tout en sachant que tout est éphémère.