Néstor Almendros, directeur de la photographie d'exception, est né en 1930 à Barcelone, en Espagne. Son enfance est marquée par la guerre civile espagnole, qui pousse son père, un intellectuel républicain, à s'exiler à Cuba. C’est là que le jeune Néstor grandit et découvre sa passion pour le cinéma. Il étudie d'abord la littérature à l’université de La Havane, mais son intérêt pour l’image le conduit à voyager en Italie pour se former au Centro Sperimentale di Cinematografia, où il découvre les maîtres du néoréalisme, qui influenceront profondément son esthétique. À son retour à Cuba, il participe aux débuts du cinéma révolutionnaire, mais la censure castriste le pousse à quitter l’île pour la France à la fin des années 1960 En France, Almendros s'intègre rapidement à la Nouvelle Vague et devient un collaborateur clé d’Éric Rohmer et François Truffaut. Il développe une approche de la lumière naturelle, épurée et poétique, qui se démarque du classicisme hollywoodien. Son travail sur L'Enfant sauvage (1970) ou Les Quatre Cents Coups (dont il perfectionne l'esthétique dans ses collaborations ultérieures avec Truffaut) lui vaut une reconnaissance internationale. Il transpose cette même sensibilité aux États-Unis lorsqu’il rejoint Hollywood. Son talent éclate notamment sur Days of Heaven (1978) de Terrence Malick, où il sublime la lumière dorée du crépuscule. Ce film lui vaut l’Oscar de la meilleure photographie, consacrant son approche quasi impressionniste de l’éclairage Dans les années 1980, Almendros alterne entre productions américaines et françaises, collaborant avec Robert Benton (Kramer vs. Kramer), Barbet Schroeder ou encore Truffaut jusqu’à la mort de ce dernier. Atteint d’une maladie neurodégénérative, il poursuit néanmoins son travail jusqu’à son décès en 1992. Son héritage demeure celui d’un artiste ayant révolutionné l’usage de la lumière, capturant avec une simplicité trompeuse la profondeur de l’instant cinématographique.