jueves, 13 de febrero de 2025

Luis Buñuel





Maître du cinéma surréaliste et provocateur, a construit une œuvre fascinante où le rêve, la subversion et la critique sociale se mêlent avec une audace inégalée. Dès Un chien andalou (1929), réalisé avec Salvador Dalí, il impose un langage cinématographique fait d’images-chocs, de ruptures narratives et d’une logique onirique. Son cinéma ne se limite cependant pas à l’expérimentation surréaliste : il s’attache aussi à dénoncer l’hypocrisie bourgeoise, le fanatisme religieux et les contradictions humaines, comme en témoignent L’Ange exterminateur, Viridiana ou Le Charme discret de la bourgeoisie. Il cultive un humour noir décapant et une ironie mordante, refusant toute concession au réalisme conventionnel. Ses films espagnols et mexicains, bien que marqués par un cadre social et politique différent, conservent cette force subversive. Los Olvidados (1950), plongée crue dans la misère urbaine, tranche avec le misérabilisme attendu pour offrir une vision implacable du déterminisme social. Nazarín et Simon du désert interrogent la foi avec une ambiguïté troublante, tandis que Él explore la jalousie et la paranoïa masculine dans une mise en scène implacable. Son cinéma, à la fois ancré dans le réel et libéré des conventions narratives, défie les attentes et impose une esthétique unique où le banal côtoie l’absurde.