Georges Pompidou, homme d’État pragmatique et héritier du gaullisme, s’exprime ici sur des sujets de politique intérieure et extérieure avec une volonté affirmée de stabilité et de modernisation. Sur le plan national, il met en avant la nécessité de dépasser les divisions politiques et d’instaurer un dialogue structuré entre majorité et opposition. Il critique son adversaire, soulignant ses contradictions et son manque de cohérence dans le débat public. Pour Pompidou, l’enjeu principal est de garantir un gouvernement efficace, capable de répondre aux attentes des Français tout en respectant les institutions de la Cinquième République. Sur le plan économique, il aborde la question du financement de l’État et du retour des capitaux expatriés, insistant sur le rôle fondamental de la confiance dans l’économie française. Il défend également une réforme de l’ORTF, estimant que la liberté de la presse ne passe pas nécessairement par une libéralisation totale, mais par une réorganisation favorisant le dynamisme et la diversité des points de vue. En matière de politique étrangère, Pompidou affirme son attachement à l’Alliance atlantique tout en réitérant la volonté de la France de rester indépendante de l’OTAN, refusant toute subordination aux décisions américaines. Il évoque aussi l’avenir du Marché commun et l’éventuelle adhésion de la Grande-Bretagne, soulignant la nécessité de préserver les intérêts français. Enfin, il insiste sur le maintien de bonnes relations avec l’Allemagne et la Russie, tout en reconnaissant les limites du rapprochement avec l’URSS après l’intervention en Tchécoslovaquie.