sábado, 1 de febrero de 2025

Henri




Henri Matisse s'exprime ici sur son approche artistique, notamment à travers ses compositions murales et son utilisation du thème de la danse. Il explique que son inspiration pour la danse vient de son observation du Moulin de la Galette, où il a été captivé par le rythme et l’énergie des farandoles. Pour ses œuvres murales, comme celles réalisées à Moscou et à la Fondation Barnes près de Philadelphie, il adapte ses compositions à la surface et aux contraintes architecturales. Il évoque ainsi l’importance du mouvement dans ses peintures, expliquant comment il parvient à suggérer la dynamique de la danse malgré la nature statique de la fresque. À travers des fragments de figures, il donne au spectateur l’impression d’un espace en expansion, transcendant les limites physiques de la surface Matisse discute également de son travail dans la chapelle de Vence, un projet qui lui a permis de synthétiser plusieurs disciplines artistiques : peinture, architecture, vitraux et céramique. Son objectif était de créer un environnement lumineux et apaisant, où la spiritualité et l’art se rejoignent pour offrir une expérience d’élévation de l’esprit. Il insiste sur le fait que tout art authentique possède une dimension religieuse, non dans un sens dogmatique, mais dans sa capacité à susciter une émotion profonde et un sentiment d’évasion. Selon lui, l’art décoratif ne doit pas être une simple illustration ou une imitation de la réalité, mais une transfiguration de l’espace qui entraîne l’âme du spectateur vers une dimension plus vaste et libre Enfin, il aborde les différents moyens d’expression artistique, expliquant que la peinture, la sculpture et le dessin suivent des démarches parallèles mais distinctes. Pour lui, le dessin est une peinture aux moyens réduits, tandis que la sculpture lui a servi de complément d’étude pour explorer d’autres formes et perspectives. Concernant l’illustration, il considère qu’elle ne doit pas simplement accompagner un texte, mais l’enrichir plastiquement. Il conclut sur l’anonymat des visages dans l’art moderne, soulignant que l’expression d’un personnage ne se limite pas à ses traits, mais s’étend à l’ensemble des formes et du mouvement dans la composition, libérant ainsi l’imagination du spectateur de toute contrainte figurative.