miércoles, 13 de noviembre de 2024

Kant



Immanuel Kant, né le 22 avril 1724 à Königsberg (aujourd'hui Kaliningrad, Russie), grandit dans une famille modeste. Son père était sellier, et bien que la vie soit difficile, Kant témoigne plus tard de la gratitude pour l'éducation morale reçue de ses parents, en particulier de sa mère, qui éveille en lui l'amour de la nature. Après la mort de sa mère à ses 13 ans, il fréquente des écoles piétistes, qui mettent l'accent sur une foi émotionnelle. Toutefois, Kant développe rapidement un attrait pour la raison et la logique, des éléments centraux de sa future philosophie. Kant entre à l'Université de Königsberg à 16 ans, où il étudie la philosophie, la théologie, les mathématiques, et d'autres disciplines, tout en donnant des cours particuliers pour subvenir à ses besoins. Suite à la mort de son père en 1746, Kant assume des responsabilités familiales, ce qui retarde ses études. Il travaille pendant six ans comme précepteur pour des familles aisées, améliorant ainsi ses compétences sociales et continuant à développer sa pensée philosophique. Il retourne ensuite à l'université, où il commence à se faire connaître grâce à ses talents intellectuels et à ses publications, notamment sur des sujets variés comme la cosmologie dans sa Théorie du ciel. Kant devient ensuite "Privatdozent", enseignant sans salaire fixe mais rémunéré par les étudiants. Il affirme à ses élèves qu’ils n'apprendront pas à répéter des pensées, mais à philosopher par eux-mêmes. Cela renforce sa réputation et attire de nombreux étudiants à ses cours. Kant est également connu pour sa rigueur et sa routine quotidienne précise. Il suit un emploi du temps presque immuable, se levant à la même heure et sortant à la minute près pour sa promenade, au point que les habitants de Königsberg réglaient leur montre à son passage. Cette routine est marquée par son obsession pour la santé, car il était hypochondriaque et craignait les changements qui pourraient affecter sa santé.

Sa contribution majeure à la philosophie est la Critique de la raison pure (1781), qui marque un tournant dans la philosophie moderne. Kant y pose la question fondamentale de ce que nous pouvons savoir et comment. Il distingue les phénomènes (ce que nous percevons) de la réalité en soi (le "noumène"), inaccessible directement. Sa thèse révolutionne la métaphysique en affirmant que notre esprit structure la perception du monde selon des catégories a priori, comme l'espace et le temps, faisant une synthèse entre rationalisme et empirisme. Kant publie ensuite d'autres ouvrages majeurs, comme la Critique de la raison pratique et la Critique de la faculté de juger. Il devient une figure respectée à l'université, accédant même au poste de doyen. Sa vie sociale reste active, bien qu'il n'ait jamais été marié, préférant se concentrer sur son travail intellectuel. Jusqu’à la fin de sa vie, il continue à écrire, même si sa santé et sa mémoire déclinent. Kant meurt en 1804, laissant derrière lui une pensée qui influencera durablement la philosophie. Ses derniers mots, "C’est bien", concluent une vie marquée par la quête de vérité et l’analyse rigoureuse de la raison humaine.