En 1961, à Londres, avec le dynamisme du pop art et les Beatles en toile de fond, le collectif Archigram est né, composé de six jeunes visionnaires : Dennis Crompton, Warren Chalk, Peter Cook, Ron Herron, David Greene et Michael Webb. Ce groupe, dont le nom combine les mots architecture et télégramme, a transformé la discipline en la repensant comme un langage de communication visuelle et conceptuelle. L'architecture n'était plus seulement une construction, mais devenait une projection utopique de l'avenir, où la technologie et le design interagissent de manière ludique et provocante. Des projets emblématiques comme The Walking City, The Plug-in City et Instant City ont consolidé leur héritage en tant que manifestes futuristes qui inspirent encore aujourd'hui des architectes du monde entier. Archigram a imaginé un environnement urbain mécanique mais accessible, où les villes s'adaptent et évoluent comme des organismes vivants. Par exemple, The Walking City propose des structures mobiles et autonomes qui, par leur déplacement, redéfinissent le concept d'urbanité ; The Plug-in City, en revanche, propose un système modulaire où les logements et les services peuvent être insérés et remplacés en fonction des besoins des habitants. Au-delà de leur caractère spéculatif, ces idées, illustrées avec un langage graphique brillant, révèlent une critique de la rigidité architecturale de l'époque, ouvrant la voie à une expérimentation sans limites. L'œuvre d'Archigram transcende par son esprit utopique, qui combine une imagination radicale avec des propositions techniques viables. Bien que leurs projets n'aient jamais été réalisés, leur influence sur le design contemporain est palpable, de l'architecture modulaire à la narration visuelle des propositions urbaines actuelles. Le récent décès de Dennis Crompton, l'un de ses fondateurs, nous rappelle l'impact durable de ce courant sur l'histoire de l'architecture.