Une réflexion intime et sincère de Maria Callas, l’illustre cantatrice, sur sa carrière, sa perception du public et des critiques, ainsi que sur son évolution en tant qu’artiste et femme. Elle aborde d’abord les malentendus et les injustices qu’elle estime avoir subies, notamment les jugements sur sa vie privée. Selon elle, les journalistes manquent souvent de respect envers l’intégrité des artistes en exploitant des détails personnels pour alimenter les controverses. Pourtant, Callas affirme garder une certaine affection pour leur métier, bien qu’elle regrette leur manque d’honnêteté. L’artiste dévoile ensuite son rapport complexe à la scène et au public. Elle décrit l’exaltation ressentie lorsqu’elle est en forme, un sentiment quasi inexprimable d’électricité partagée avec le public. À l’inverse, les moments où elle se sent moins performante deviennent des épreuves douloureuses, amplifiées par la pression des attentes souvent irréalistes d’un public exigeant. Elle explique également qu’elle improvise fréquemment sur scène, refusant une approche rigide qui, selon elle, tuerait la spontanéité artistique. Maria Callas réfléchit aussi à son impact sur l’opéra. Elle souligne son effort pour épurer l’art lyrique en le libérant de certaines traditions excessives, comme le "divisme" ou l’abus de démonstrations techniques au détriment de la musicalité. Elle revendique une vision plus pure et stylisée, souvent en lutte contre des publics réticents à accepter ce changement. Son travail, bien qu’éprouvant, était motivé par une quête sincère pour sublimer l’art et non pour satisfaire son propre ego. Enfin, Callas s’interroge sur son statut d’idole, qu’elle rejette en insistant sur son humanité. Elle refuse d’être perçue comme une figure parfaite, rappelant que l’art, comme le sport, repose sur des performances fluctuantes. Elle critique la tendance du public à idéaliser puis à démolir les figures qu’il vénère, tout en aspirant à être reconnue pour l’authenticité de son travail. Au cœur de son message réside une profonde humilité et une conscience aiguë des exigences déraisonnables imposées aux artistes.