lunes, 3 de febrero de 2025

Alain






Cette interview met en lumière la personnalité complexe et passionnée d'Alain Delon, abordant divers aspects de sa carrière et de ses opinions. L'acteur se montre particulièrement touché par les compliments qui lui sont adressés sur ses rôles marquants, notamment dans Un amour de Swann et Trois hommes à abattre. Il évoque son rythme de vie effréné, qu'il considère naturel plutôt que précipité, et insiste sur l'importance de choisir des projets qui le passionnent. Delon affirme que la chance se provoque et se saisit, ce qui lui a permis d'explorer diverses activités en parallèle au cinéma. Il se décrit comme un acteur foncièrement investi, vivant pleinement ses rôles, et rejette toute idée de mégalomanie, préférant travailler avec des partenaires de talent plutôt que de chercher à briller seul à l'écran. L'entretien aborde ensuite Notre histoire, film réalisé par Bertrand Blier, que Delon défend avec ferveur. Il critique vivement son exclusion du Festival de Cannes, y voyant une décision injuste et arbitraire, et exprime sans détour sa colère envers le comité de sélection. Il insiste sur l'importance du cinéma d’auteur et du festival comme vitrine pour ce type d'œuvres. Plus largement, Delon revient sur sa vision du cinéma européen, dénonçant le protectionnisme américain qui limite la diffusion des films européens aux États-Unis. Il se positionne aussi comme un homme d'affaires rigoureux, dirigeant ses projets avec discipline et entouré de collaborateurs triés sur le volet. Sa gestion minutieuse et son implication personnelle dans ses activités hors cinéma révèlent un homme méticuleux et exigeant. L’entretien prend ensuite une tournure plus politique. Delon, gaulliste convaincu, exprime son malaise face au gouvernement socialiste en place et critique l'absence de leadership dans l’opposition. Il se montre préoccupé par la sécurité et la situation économique du pays, tout en reconnaissant l'attrait de certaines idées de Jean-Marie Le Pen, notamment sur l’immigration et la protection des intérêts français. Son analyse sur l’insécurité et les tensions sociales traduit une vision sombre de la société, qu’il explique par la montée du chômage et des inégalités. Delon déplore également l’incapacité des dirigeants politiques à trouver des solutions efficaces et exprime son désarroi face au manque d’hommes d’État capables d’incarner une vision forte pour l’avenir du pays. Enfin, il se confie sur sa solitude et son rapport à la nostalgie, affirmant que le pouvoir et la gloire isolent inévitablement. Malgré son statut d’icône, il se décrit comme un solitaire, sujet à des périodes de mélancolie profonde. Il admet que son hypersensibilité le pousse aux extrêmes, oscillant entre exaltation et abattement. Son admiration pour De Gaulle transparaît jusqu’à la fin de l’entretien, lorsqu’il cite une phrase du général sur « l’insignifiance des choses », révélant son désir d’atteindre une certaine sérénité face aux tourments de l’existence. Cet échange intense et sans filtre illustre un Delon entier, à la fois passionné, engagé et profondément humain.